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Les analyses présentées ici sont des apports originaux, rédigés par des volontaires de Bamko asbl et quelques invité.e.s d'honneur.  N'hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez devenir auteur.e chez Bamko asbl.

Par Jonathan COLLIN, guest - 25.09.2018

On dispose aujourd’hui de différentes données statistiques sur les discriminations ethno-raciales, que ce soit via les baromètres proposés régulièrement par l’Europe sur le sujet (Eurobaromètre 2015, Demart et al., 2017). Il semble par contre plus difficile d’appréhender les processus par lesquels se matérialisent les interactions. Il y a une distinction  entre les discriminations ethno-raciales des interactions ethno-raciales. Alors que les premières entraînent généralement la restriction de l’accès à un bien ou un service (logement, travail, formation) et peuvent être étudiées par l’intermédiaire d’enquêtes par questionnaires, les secondes sont faites de ces petites choses du quotidien, loin cependant d’être anecdotiques dans un parcours de vie, que les personnes stigmatisées rencontrent dans les « contacts mixtes Â» entre Blancs et Noirs (Goffman 1975) et qui témoignent de la condition de ces derniers.

Par Jean Luc Nsengiyumva, guest - 25.09.2018

Jean-Luc Nsengiyumva est chercheur en sociologie au Centre d'Etudes Sociologiques de l'Université Saint-Louis, ses travaux portent sur les dynamiques identitaires des personnes d'origine rwandaise résidant à Bruxelles. Dans ce contexte diasporique et post-migratoire, il cherche notamment à saisir la dynamique de recomposition des identités et des appartenances chez les jeunes belgo-rwandais.

Ludo De Witte : retour sur un engagement critique

Sarah Demart

En 2000, le sociologue Ludo De Witte publiait la version française de L’Assassinat de Lumumba (ed. Karthala, paru en néerlandais en 1999) à partir de recherches très approfondies dans les archives des Nations-Unies à New-York et du SPF Affaires étrangères à Bruxelles, mettant à jour la responsabilité de l’État belge dans l’assassinat du Premier ministre congolais. Le scandale des révélations conduisit en 2001 à la création d’une « Commission d´enquête parlementaire chargée de déterminer les circonstances exactes de l´assassinat de Patrice Lumumba et l´implication éventuelle des responsables politiques belges dans celui-ci Â». La Commission reconnut la « responsabilité morale Â» de « certains membres du gouvernement belge et d’autres acteurs belges Â» dans l’élimination physique du leader indépendantiste congolais. Et le ministre belge des Affaires étrangères de l’époque, Louis Michel présenta en 2002 des excuses au peuple congolais.

Ludo De Witte : la critique décoloniale et l'extériorité du monde académique belge

Sarah Demart

Faisant suite à la publication en 2000 de L’Assassinat de Lumumba (ed. Karthala, paru en néerlandais en 1999) , Ludo de Witte publie en 2017, L’ascension de Mobutu (ed. Investig’action) dans lequel il approfondit ses recherches en se recentrant sur les conditions d’accès au pouvoir de Mobutu et d’établissement d’une des plus sévères dictatures du siècle passé. Cette interview se propose de revenir sur les conditions matérielles et épistémiques dans lequel ces 25 années de recherches ont été menées afin de mieux comprendre la position d’extériorité du chercheur vis-à-vis du monde académique belge.

Des femmes et des sectes dans le discours colonial au Congo

Aurélie Bouvart, guest

Les préoccupations coloniales majeures qui se sont posées au sujet des femmes colonisées. Les « sectes secrètes Â» ont à ce titre polarisé une série d’anxiétés à charge du genre féminin en situation coloniale, telles que la prostitution, l’obscénité, les maladies vénériennes et la dénatalité qui sont autant de motifs qui ont participé à minoriser et disqualifier les femmes. La réflexion sur deux stéréotypes particulièrement puissants, celui de la femme « bête de somme Â» et celui de la femme « prostituée Â», qui ont alimenté l’imaginaire colonial, a permis de mettre en lumière les enjeux liés aux rapports de genre et de race, tels qu’ils se sont cristallisés dans un contexte sécuritaire face à l’émergence de « sectes secrètes Â» au Congo belge. Ces représentations stigmatisantes des femmes ont concouru à invisibiliser leur rôle social et thérapeutique qui s’est exercé et s’exerce encore aujourd’hui en Afrique subsaharienne au travers d’un ensemble de rituels initiatiques.

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