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Le Tireur à l'arc

La représentation des stéréotypes et le rôle des musées

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Véronica CURTO

2018

L'espace public belge abrite jusqu’à ce jour des sculptures représentant des colonisés. Ces sculptures publiques continuent de véhiculer une image stéréotypée des Africains en rapport avec l'ancienne propagande coloniale. Les recherches portant sur les monuments coloniaux belges s'intéressent rarement à la manière dont les Congolais sont représentés dans les sculptures publiques peu connues. Souvent installées dans des lieux périphériques, leur fonction propagandiste est aussi moins évidente. Le ‘Tireur à l'arc’ d'Arthur Dupagne en est un exemple emblématique. La statue - achevée par Dupagne vers 1938 - fut installée à Bruxelles en 1962, deux ans après l'indépendance du Congo. La statue est donc relativement récente dans l'espace public belge et sa fonction dans l'espace urbain actuel nécessite d’être analysée au regard de d’une part, de l'artiste, d’autre part, de la critique post-coloniale actuelle.

Derrière

les réjouissances pour le square Lumumba

L'ombre du contentieux belgo-congolais

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Interview de

Henri Hockins Kadiebwe

Par Justin M. Ndandu

Célébrer ses victoires est important. Au regard de l’historique des revendications associatives, l’avènement d’un Square Patrice Emery Lumumba à Bruxelles en est une, à n’en point douter. Pourtant, un certain nombre d’aînés ne sont pas de cet avis et ont tendance à penser que les jeunes se réjouissent trop vite et pour peu de choses… Nous avons interrogé l’un des doyens du quartier Matonge, Henry Hockins Kadiebwe, pour contribuer à la transmission intergénérationnelle des luttes décoloniales. Ancien membre des jeunesses lumumbistes, Henri Hockins Kadiebwe a vu naître et a joué un rôle dans la construction du quartier Matonge. Il a dirigé pendant des années le night-club le Mambo, situé Chaussée d’Ixelles, prisé par les élites congolaises et par les diplomates africains pendant les décennies ’70, ’80, ‘90. Il a également dirigé pendant plusieurs années la Maison Africaine de Liège avant que celle-ci ne ferme. Pour lui, la vraie question n’est pas d’avoir une place Lumumba, aussi symbolique soit-elle, mais d’organiser un dialogue sur le, ou plutôt, les contentieux belgo-congolais, condition sine qua non à un vivre ensemble fondé sur une véritable politique décoloniale.

Le "Monument du Congo" à Bruxelles

Un patrimoine difficile

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Véronica CURTO

2018

En 1911 - trois ans après la cession de l’État Indépendant du Congo au Royaume de Belgique - un groupe de notables, réunis au Ministère des Colonies, entreprend une collecte de fonds pour financer la création d'un monument à la mémoire des premiers pionniers belges au Congo.Thomas Vinçotte, alors considéré comme le sculpteur officiel de la famille royale, est désigné pour réaliser le monument. L'artiste bénéficiera d'une totale liberté dans la conception de ce que Devigne qualifiera de ‘chef d’œuvre’. Le ‘Monument du Congo’,  situé à Bruxelles dans le Parc du Cinquantenaire est inauguré dix ans plus tard, en 1921, en présence du roi Albert Ier, qui décore Thomas Vinçotte du titre de Baron. À l'époque, le monument est, dans la capitale belge, la première œuvre d'art célébrant l'entreprise coloniale belge. Aujourd'hui encore, on peut dire qu’il s’agit là du monument colonial le plus explicite de Bruxelles.

 

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Reconnaître la contribution de la Force Publique coloniale

Interview de

Georgine Dibua Athapol

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Par Sarah DEMART

2018

La Belgique ne serait pas ce qu’elle est d’un point de vue économique et géostratégique, sans son passé colonial. Un passé colonial qui fait l’objet d’un incessant travail d’effacement des récits nationaux, notamment par les autorités politiques et publiques. Cela est particulièrement emblématique lorsque l’on se penche sur la première et la deuxième guerre mondiale. Depuis 2010, l’association Bakushinta co-fondée par Georgine Dibua Athapol a entrepris un travail de mémoire pour réhabiliter la contribution des soldats de la Force Publique et des porteurs congolais ayant combattu en Afrique sous la drapeau de l’armée belge pour la sauvegarde des intérêts belges et la libération de l’Europe.

La statue équestre du roi Léopold II

Une analyse du monument et de son espace public

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Véronica CURTO

2018

Après la réalisation du ‘Monument du Congo’ au Parc du Cinquantenaire, Thomas Vinçotte s’est vu confier la charge d’un nouveau monument, une statue équestre du roi Léopold II. Dès les premières étapes de planification, l'emplacement du monument est considéré comme un aspect fondamental du projet. Si le sujet du monument ne célèbre pas ouvertement la colonisation, comme dans le cas du ‘Monument du Congo’, la statue a cependant des liens directs avec la colonisation du Congo. Au regard des divers actes de vandalisme dont le monument a été la cible, cet article souligne l’importance de prendre en compte la spécificité du site de l’emplacement d'un monument et du paysage historique environnant. Il en va, en effet, d’une perspective alternative sur la manière dont ce patrimoine peut être ‘recontextualisé’, précisément par sa relation à l'espace urbain.

Diplomatie belge

et Force Publique

Le regard d'une historienne

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Interview d'Enika Ngongo

Par Sarah DEMART

2018

Enika Ngongo termine actuellement une thèse d’Histoire à l’Université Saint-Louis au CRHIDI1, sur la Guerre 14-18 dans le contexte colonial belge. Loin d’une histoire militaire sur l’implication du Congo et des troupes coloniales belges de la Force Publique lors des combats menés en Afrique, il s’agit pour elle de mettre à jour les enjeux stratégiques de l’entrée en guerre de la colonie belge, les buts attendus ou espérés par les uns et les autres ainsi que les nombreuses déceptions et les quelques victoires diplomatiques obtenues dans l’après-guerre. A un autre niveau, il s’agit aussi de rendre compte de la manière dont les officiers européens, les soldats congolais et les porteurs africains ont vécu ces combats, et dont ils ont été — ou non — récompensés pour leur implication. Un regard précieux dans le contexte actuel de la fin des commémorations du Centenaire de la guerre 14-18 ayant invisibilisé la contribution du Congo et de la Force Publique.

1 Centre de recherches en histoire du droit et des institutions (CRHIDI)

Les Congolais et la colonie étaient absents des commémorations de la guerre 14-18

Interview d'Enika Ngongo

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Par Sarah DEMART

2018

Dans le cadre de son Doctorat en Histoire, sur la Guerre 14-18 dans le contexte colonial belge, qu’elle mène à l’Université Saint-Louis Bruxelles au CRHIDI, Enika Ngongo a participé à toute une série d’initiatives académiques organisées dans le cadre plus général des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Que ce soit dans l’agenda politique, le relais médiatique ou la production d’un savoir scientifique, force est de constater que l’on a affaire à des trames historiques non-connectées : l’histoire de la Belgique, entendue comme histoire de la métropole, et l’histoire coloniale belge, absente des récits nationaux. Une absurdité ubuesque qui ne résiste pas à la réalité des faits mais qui conduit à invisibiliser de manière durable la contribution du Congo et de la Force Publique. Bien que de manière circonstanciée, ces commémorations auront cependant aussi été l’occasion de mesurer cette invisibilité.

Décoloniser

l'espace public

Pour lutter contre le racisme

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Mireille-Tsheusi ROBERT

2018

(Article à venir) Les évènements racistes envers les Noirs sont de plus en plus visibles dans les médias. Cet été, nous avons par exemple tous suivi l’actualité du festival Pukklepop, durant lequel des jeunes scouts scandaient un chant colonial : « coupons des mains, le Congo est à nous », face à deux jeunes filles afrodescendantes. D’autres évènements racistes allant de l’insulte aux crimes de haines sont à relever : agression meurtrière de Raphaël Mensah qui décède après plusieurs semaines de coma, 11 mois de coma aussi pour le jeune Henock après une agression raciale, l’affaire Naithy-Nelson (adolescent Noir de 15 ans poignardé par un chauffeur de bus et qui s’est suivi du refus par la police de recevoir la plainte de la famille), les insultes racistes reçues par la présentatrice météo de la RTBF, le mépris racial de Miss Belgique, la « Sortie des nègres » (folklore du Hainaut), etc. Il convient de se demander comment, les belges et en particulier, les jeunes entrent en contact avec des préceptes racistes forgés pendant la colonisation. En effet, au-delà des généalogies coloniales et de la transmission directe (familles, scoutisme, etc. ), il faut aussi tenir compte des « mal-dits et des non-dits » de nos livres d’histoires ou encore de notre espace public.

L'armée coloniale et les commémorations

Interview de

Georgine DIBUA ATHAPOL

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Par Sarah DEMART

2018

Cette année 2018 clôture les commémorations du centenaire de la première guerre mondiale. De ces commémorations, on retiendra l’absence scandaleuse de la Force Publique coloniale malgré les multiples victoires qu’elle a remportées en Zambie, au Cameroun et en Tanzanie. Ainsi, le 11 novembre dernier, lors des cérémonies du centenaire de l'Armistice de la Première Guerre mondiale, alors que des drapeaux belges, britanniques, canadiens défilaient au côté de l'étendard d'anciennes colonies du Royaume-Uni, on ne pouvait que s’étonner de l’absence de tout drapeau congolais. Cette absence, ce silence, ne sont pas de simples oublis. Ce ne sont pas des oublis innocents. Les autorités compétentes ont été sollicitées chaque année pour travailler en commun à l’inclusion de la colonie dans les récits nationaux et les commémorations. A l’heure des bilans, force est de constater que la Belgique s’est distinguée par son refus, par son incapacité à mettre en œuvre une véritable politique de reconnaissance de son passé colonial et de la contribution des colonies lors de la Grande Guerre.

Le buste

de Léopold II

a été déboulonné

Erigeons Lumumba !

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Mireille-Tsheusi ROBERT

2018

Dans la nuit du 10 janvier 2018, le buste de Léopold II situé à Forest (Bruxelles) a été déboulonné. Si vous avez suivi l’actualité, vous savez qu’aux Etats-Unis et en France notamment, ce type d’action symbolique n’est pas inédit et, qu’en Belgique, il y a dix ans déjà, l’auteur Théophile de Giraud peignait la statue équestre du roi « bâtisseur » en rouge vif, afin de symboliser le sang versé des Congolais. Après lui, en décembre 2009, le site de RTL info nous informait qu’un buste de Léopold II avait été peinturluré de rouge lors de la nuit du réveillon de Noël, dans le parc du Musée royal d’Afrique Centrale de Tervuren. Sous le visage du deuxième roi des Belges, surplombé d’animaux de la savane et d’indigènes, le mot "génocide" avait été inscrit.

Le Square Patrice Lumumba

Une étape de la lutte décoloniale afro-belge

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Rayana Lepage et Gimisa

2018

En 2018, a été inauguré après 15 ans de luttes militantes, le Square Patrice Lumumba, l’asbl Bamko a fait partie des organisations qui ont travaillé de concert avec le bourgmestre de la ville de Bruxelles pendant plusieurs mois pour mettre en oeuvre ce projet. Toute une série d’articles sont à venir sur la plateforme éditoriale de Bamko.org, sur l’histoire de cette revendication et ses enjeux. Retour donc sur la place Patrice Lumumba comme étape de la lutte décoloniale afro-belge.

'Recontextualiser' les monuments coloniaux belges

LIVRE

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Véronica CURTO

2018

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